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Dire la Vie
6 novembre 2022

Promenade singulière (1)

Ou comment un maitre apprend de son chien

Pixabay_george-barret-81307_1920C'est avec beaucoup de bonheur et d'émotion que je partage avec vous les mots d'un ami cher, un poète disparu qui savait entrelacer les mots et les images avec  intelligence et délicatesse... Son chien Flip l'accompagnait dans ses promenades, et inspirait aussi sa plume...

Il faut que je vous le dise

Mon chien, Flip

Mon Bien Aimé Flip (BAF)

M’a quitté

 

Il était sourd et perclus de rhumatisme 

Il avait 16 ans

Ce qui est un fort bel âge pour une bête de sa race 

C’est sa photo sur le mur

Qui me remémore aujourd’hui 

L’incident que je vais vous conter

 

Il est là immobile devant moi

Ses yeux dorés me regardent fixement

Et ce soir il me semble que depuis l’au-delà des chiens

Il cherche à me parler comme il le faisait autrefois

Quand nous étions dans la forêt profonde

Temps où nous avons eu de tant à autre

De si belles conversations sans mot

Et voici que tout à coup les souvenirs me reviennent

Précis, vivants avec une netteté qui m’étonne…

 

C’était la fin de l’après midi

D’une de ses courtes, froides

Et brumeuses journées d’automne

Les contours des grandes silhouettes sombres des épicéas géants

Étaient estompés par la brume

Les buis, toujours un peu nostalgiques

Nous caressaient gentiment les joues

De la pointe de leurs branches ourlées de gouttelettes de brouillard

 

Des fougères, déjà marquées par les premières gelées matinales

Garnissaient les espaces laissés libres entre les grands arbres

Des araignées besogneuses

Avaient tissé leurs pièges de dentelles en travers des sentiers

Il me fallait, pour pouvoir passer, d’un coupable revers de main les déchirer

 

Nous avions marché un peu au hasard

Ou peut-être, perdu dans mes pensées, l’avais-je, (Flip) sans y prendre garde

Suivi dans les méandres mystérieux des sentes parfumées à l’humus

Lui savait toujours exactement où il allait.

À la réflexion il me semble bien que ce jour-là, il était particulièrement décidé

Une promenade forestière à cette heure du jour était vraiment inhabituelle !

Mais il avait tant insisté par mille mimiques

Qu’il m’avait fait comprendre qu’il fallait absolument y aller

 

Pixabay_chien forêtMon emploi du temps me le permettant

J’ai donc pris sa laisse et nous sommes partis.

Je ne le savais pas encore mais c’était lui

Lui qui me promenait ce soir-là,

Pas plus que je ne savais qu’il avait,

La veille ou l’avant veille (comment savoir ?)

Pris rendez-vous, et tenait sans doute à me donner à Moi

Le BAM (Bien Aimé Maitre) souverain, une grande leçon d’humilité

 

Ce jour-là lui, Mon BAF (Bien Aimé Flip)

Allait me faire comprendre à sa manière

Que la base de la connaissance est de savoir qu’on ne sait pas

Et que nier ce qu’on ne voit pas

Est aussi stupide que de nier

Les mille et une odeurs qui le guident sûrement au milieu des buis les plus touffus …

À suivre…

Jean Comtesse

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