Une valise au grenier

Dans un grenier

Sous une lucarne qui dispense une lumière falote

Une valise fatiguée au carton délavé

Semble ne rien attendre...

Comme dans un décor de théâtre abandonné

Sur le couvercle poussiéreux

Une souris trottine…

Dans la poignée cassée

Une araignée attend patiemment sa proie

Les mois passent

Et les années

Tout semble figé

Qui sait encore celui qui portait la valise ?

 

Ce jour-là

Le soleil était chaud

Comme un  jour de printemps

Après un hiver humide

Il avait décidé de retourner

Dans sa petite chambre sous les toits

Ce grenier qui lui servait d'abri

Entre les jours intenses de sa jeunesse

L'escalier pour atteindre son refuge

Semble si sale, si étroit…

Devant la porte

Il marque un temps d'arrêt

Elle n'est même pas fermée

Il la pousse légèrement

Là, sous la lucarne

Il la voit

Sa valise

Son passé

Ses secrets

Enfouis au plus profond des carnets qu'il griffonnait

Ses vêtements qu'il portait toujours sans ceinture

Sans boutons

Pour aller plus vite, et se donner un air de liberté

Fouiller dans sa valise ?

Remuer les souvenirs

Faire ressurgir des amis

Aujourd'hui disparus ?

Un léger vertige le saisit

Il doit s'appuyer sur le chambranle de la porte

Et fermer un instant les yeux…

Partir ?

Aller jusqu'au bout ?

Déterrer le passé ?

Comment décider ?

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Il a essayé

Mais ses fantômes habitent en lui

Ils ne sont pas restés sagement assis dans la valise

Alors, ajustant son corps

Debout devant l'objet poussiéreux et fatigué

Il s'agenouille et doucement soulève le couvercle

Pour un moment intime entre lui et son passé

6 janvier 2018